Trail des passerelles

Dimanche 16 juillet se déroulait le trail des passerelles, en Ardèche. 65 km avec 3500m de D+ et 3900m de D-.

Fabrice, Christophe et Fred étaient présents sur ce parcours exigeant.

Récit de course de Fabrice :

« Allez c’est parti, 5h, La Mure s’éveille.. Amenés par la navette de Treffort, nous nous préparons tranquillement, dépose d’affaires en consignes, ajustement des sacs, et enfin, photo de groupe obligatoire. Cyrille, un ami de Fred, nous accompagne.

5h20, animation laser, musique, les habitants sont au balcon (dormir à ce moment là peut faire sourire mais que les coureurs).

5h29, allumage des feux de bengale, égosillage au micro, top départ !!

Le 1er kil nous emmène faire un tour de ville que nous découvrons à la lueur du jour, vite fait.

Une “légère” montée nous amène sur un single en dévers qui est déjà plus haut que le point le plus haut de par chez nous. Malgré un peu d’embouteillage, ça se passe bien et le paysage commence à nous apparaître.

Commence une des grosses difficultés du parcours, une montée jusqu’au 10ème kilo du parcours où l’on mange 780 de D+. En haut, on comprend l’utilité d’un coupe vent, surtout à cette heure là. Nous sommes à environ 1520 m d’altitude. Le ciel est dégagé, le temps magnifique, et les vues qui s’offrent à nous n’en sont pas moins superbes. Immortaliser ces paysages est une nécessité que je vous laisse découvrir parmi les photos.

Ca descend, sec, à travers une piste de ski en hiver pour arriver au pied d’un téléski, puis le premier ravito, Les Signaraux, à 1290 m où l’on peut déjà trouver du “vrai” solide : fromage, saucisson, pain, en plus des classiques bananes, fruits secs et autres.. Pour ma part il est 7h, je reste pour l’instant sur le sucré.

Nous continuons à descendre jusqu’au 16ème kilo avant de traverser Puteville puis remonter à nouveau pour aller chercher la Pierre Percée. Une particularité géologique comme seule la nature sait les faire. Un des bénévoles accepte de prendre ceux qui le veulent en photo avec leur appareil. Bon ben on s’fait pas prier, un bon souvenir de plus !!

Nous sommes à ce moment là à 1229 m d’altitude, à peine 20 bornes depuis le départ, 1072 de D+ et 725 de D- en cumulé.

C’est reparti dans la descente où nous gambadons jusqu’à la Mine Image. Un lieu historique chargé de peine et d’effort où des mineurs en tenue d’époque nous invitent à pénétrer, même pas peur ! A la sortie, le deuxième ravitaillement nous tend les bras et les bénévoles, nombreux, sont très accueillants et s’occupent bien de nous. On recharge les bidons à bloc et on commence le salé, ben quand même, il est à peu près 8h15.. Très légère descente avant d’attaquer la 3ème difficulté du parcours. 300 m de D+ sur 3 kilo, le meilleur est à venir… Il s’ensuit une descente, je passe le relais du 28ème à la ville de Monteynard, qui nous amène au 31ème et là, on attaque les choses sérieuses. Début de montée, assez raide, pendant 1 kilo avant un des plus beaux ravitos. Les Côtes, petit village de montagne typique où les bénévoles font tout ce qu’ils peuvent pour nous, ravitaillement en eau fraîche à la fontaine du village (c’est un bonheur), on en profite un peu car on connait tous la suite. Quand je parlai du meilleur, nous y voilà : l’ascension du Sénépi. Depuis le point précédent le plus bas, nous allons prendre quasiment 1200 de D+ sur 8 km de montée en continu. Etonné par l’aide que m’apporte les bâtons, j’enquille en marche active tout le long et ne fait que doubler, et moralement, ça fait du bien. La récompense est au bout : les vues, de part et d’autre, nous laissent sans voix. Point culminant de la course : 1769 m. Photos en panoramique de chaque côté. Un coureur derrière moi m’interpelle et pointe son bras vers la gauche : deux grands rapaces passent à notre proximité. Les voyants de dos, avec un plumage assez clair, nous penchons pour des vautours. Magique. Nous continuons de trottiner sur l’alpage en profitant du paysage et en remarquant une flore proliférante et typique d’altitude (ça aussi c’est en photo). Il va falloir penser à redescendre. D’abord très à pic et caillouteux dans un premier temps, on rejoint assez vite une piste où peuvent passer certaines voitures. Deux relais pendant la descente, Alpage à 1320 m puis Mayres Savel à 675 m sont les bienvenus pour “couper” cette descente qui n’en finit plus.

Le point bas sera la passerelle du Drac, un des point tant attendu, une des curiosités du parcours. Les touristes sont nombreux et l’accès est escarpé, prudence… Lorsque l’on arrive devant, la beauté du paysage est saisissante, les eaux surplombées sont d’un turquoise intense et les bateaux naviguant dessous apparaissent comme des fourmis. Nous sommes à environ 60 m de hauteur. Pour compléter le tableau, la passerelle est légèrement encaissée et le vent s’y engouffre allègrement. Au fur et à mesure que l’on avance, on retrouve les mêmes impressions qu’en bateau : tangage et principalement roulis sont au rendez vous. Prenez en compte que nous sommes au 51 kilomètre de course avec 2700 m de D+ en cumulé et additionnez le tout !

Pour aller jusqu’à la prochaine passerelle nous cumulons une montée et une descente supplémentaire, un peu cassante en passant par des petits chemins avec beaucoup de touristes et nous commencons à ratrapper les coureurs de la course du 39 km.

Arrivée sur la passerelle de l’Ebron. Pour ceux qui n’en avait pas assez pris plein les yeux, deuxième effet kiss cool.

Légère descente jusqu’au dernier ravito : Les Sagnes. Nous sommes à 57 kilo, 3125 de D+, 3477 de D-, avant d’attaquer Côte Rouge.

Celle là, c’est la dernière, et comme toute dernière qui se respecte, elle pique !! Montée uniquement en single, technique, et avec de beaux dévers. Arrivés en haut, nous trouvons un ravito improvisé par des habitants. Un grand merci à eux car il est environ 15h et notre astre préféré s’en donne à coeur joie.

Allez, ça sent bon ! la dernière descente est aussi technique que la montée. Il faut y aller doucement car pierres et surtout racines sont au rendez vous (c’est bizarre que celles ci gênent autant dans les descentes.. alors que dans les montées elles aident !). Je croise une jeune femme assise avec un homme qui lui tient compagnie. Elle dit avoir mal au genou et ne pas arriver à continuer. Nous sommes au 61,5 kilo et après deux trois mots échangés, je leur dit aller prévenir le prochain bénévole que je vois. Chose faite 1,2  km après, eh oui ils sont mal placés… J’espère que ça ira pour eux.

Treffort plage, l’arrivée.

Les supporters sont au rendez vous, nombreux et acclamants, il fait chaud, c’est la fin.

Heureux de passer la ligne, qui plus est en moins de 10h, heureux de finir mon premier trail de cette envergure, heureux d’avoir pu prendre ces photos, heureux d’en avoir pris plein les yeux, et heureux de faire ce CR pour vous le faire partager. Cyrille me suit d’environ un quart d’heure et nous verrons Fred et Christophe arriver ensemble vers 19h30.

Résultats :

Sur 648 inscrits,

Fabrice : 9h54m36s, 93ème (30V1)

Christophe : 13h04m51s, 427ème (60V2)

Fred : 13h04m52s, 428ème (141V1)

Il y aura 469 arrivants dans les temps sur le 65k. »

Récite de Fred :

« Une très belle course avec une ambiance sympa. J’ai fait toute la course en bonne compagnie (merci à toi Christophe). Je suis partie un peu vite sur la première montée, ce qui s’est forcément payé par la suite. La montée du Senepi s’est pas trop mal passée, j’arrivais à suivre mon compagnon de route. Par contre la descente c’étais une autre affaire. J’ai commencé par sentir une petite douleur au genou droite (syndrome de la TFL) qui s’amplifie au fur et à mesure que j’avançais. Je décide de retirer ma semelle orthopédique de la chaussure et constate une amélioration par la suite. Par contre impossible de repartir en trottinant (douleur trop présente), mais ça tiens le coup en marchant. L’objectif de la course étant de se rassurer avant octobre  et de passer la ligne d’arrivée (après l’abandon de St Jacques en tête), la course se transforme en randonnée et on a pu atteindre l’arrivée sans trop d’encombre et même confortablement par rapport aux barrières horaires. Les 2 dernières côtes ont quand même fait « mal ». Le moral est au beau fixe, malgré de gros doute sur l’objectif. La motivation est de retour pour octobre (avec un bon régime associé), et je vais refaire mes semelles. »