Marathon Seine-Eure

C’est ce dimanche 14 octobre que se lançaient Fabrice Mandreux et Franck Dupré leur défi : Battre leur chrono sur marathon.

Résumé de la course par les 2 protagonistes :

Fabrice :

« 6h30, réveil. Après un dur apéro la veille au jus d’abricot, la nuit se termine pour laisser place au jour J. Eh oui Vincent, nous ne t’avons pas écouté et avons laissé la gnôle au placard.

Petit déj en silence pour essayer de ne pas réveiller les enfants. Rassemblement des affaires, 15 vérifs pour être sûr d’en emmener trop puis départ.
 
On s’aperçoit très vite que l’orga est rodée. En arrivant aux navettes, quasiment pas d’attente, ça dépote ! C’est propre et fluide.
 
Arrivés sur le départ largement en avance, nous avons le temps de nous préparer tranquillement avant de déposer les sacs aux consignes. Allons trottiner un peu… Il fait bon, pas froid, ciel dégagé, des conditions de départ optimales. Du coup je me dis déjà que dans 3 heures, le temps sera presque estival.
 
Quelques accèl tranquilles et nous allons nous placer sur le départ, à 2-3 mètres de la ligne.
 
A ce moment défilent 10 semaines d’entrainement, avec tout ce que ça a pu impliquer (organisation, souffrance, vie familiale, professionnelle,…), à une vitesse… bah, de la pensée !
 
9h30, départ.
 
Un départ agréable, à la « fraîche », sans bousculade, où le rythme travaillé auparavant se prend très vite. Je pensais partir doucement, en 4’10 / 4’15 et ça sera en 3’58 pour le premier kilo. Nous avançons comme dans une petite vallée, colline à droite et à gauche, alternant passages ombragés et ensoleillés. Le premier ravito arrive, à ne surtout pas louper car je sais déjà que le soleil fera son effet sur la fin. C’est donc dès le début qu’il faut s’hydrater ! Par la suite je n’en louperai pas un seul.
 
Les routes sont larges, tout est bien dégagé. Même en arrivant à louviers, au 10ème le centre-ville est bien libéré et sur une grande distance puisque qu’en sortant nous serons déjà au 17ème. Direction St Pierre du Vauvray au travers d’une grande courbe de 6km à l’ombre.
 
En sortie de St Pierre, supportrices en vue !! Nos familles sont là, une surprise puisque l’on avait parlé du 30ème. Quel bonheur !! Ça, ça re-booste ! Le sourire se dessine sur un visage déjà entamé par 24 km et 1h35 de course. Plus de la moitié abattue et du coup un objectif : le 30ème. Celui-ci arrivera du coup assez vite et se passera en à peine 2h. Nous sommes ensemble avec Franck à ce moment-là et retrouver nos femmes et nos filles donne lieu à une belle série de photos souvenirs.
 
Je me dis qu’il ne reste plus que 12 bornes et qu’on est dans les temps, ça va le faire, j’y crois ! C’est vrai quoi, qu’est-ce que c’est que 12 bornes ?? Eh bien il s’en passe des choses en 12 bornes…
 
Pas de coup mou franc mais à partir du 33ème je sens que l’énergie a diminué, très légèrement… Au 35ème, encore un poil de plus…
 
Au 37ème, début du tour de l’étang qui est cela dit en passant très joli. Cela empêche peut être en partie de penser au vent et au soleil qui eux, sont bel et bien présents. Avec le recul, je ne m’en suis pas rendu compte, mais il a fait son effet, cumulé avec la fin de course. A ce moment-là on compte les kilos restants.
 
Au 41ème, regain d’énergie, la foulée se relance et je fais l’analogie : 1kilo, 4mn…
 
Les 200 derniers mètres (ou plutôt 400) sont du pur bonheur ! L’arrivée est là : une belle arche bleue au bout d’un tapis rouge qui nous tend les bras. Le but, l’objectif réalisé d’une préparation intense et volumineuse, la destination finale, cette émotion du passage de la ligne qui n’appartient qu’à soi. Puis ce plaisir de le partager avec Franck et nos familles qui sont là et sans qui l’aventure ne serai pas la même.
 
12h21mn22s, arrivée. »
 
 
Franck :
« Nous voilà au pied du mur. Le départ va être donné dans quelques minutes et avec Fabrice, nous sommes bien placés, pas très loin derrière les élites.
L’échauffement a été sérieux, c’était indispensable car depuis un peu plus d’une semaine, un mal de dos m’angoisse. Pas possible de rater encore une fois ce marathon après une telle préparation.
Heureusement, ça a l’air d’aller ; pourvu que ça tienne 42km195.
C’est parti … je respecte scrupuleusement le rythme (rapide) que j’avais prévu. Au bout d’un km fait avec Fabrice, je passe devant. Les km défilent au rythme que j’avais pris soin d’imprimer sur mon bracelet d’allure.
Il fait chaud. Déjà à l’échauffement nous étions en sueur (14 octobre en Normandie !!!). Nous passons avec bonheur à l’ombre de temps en temps, c’est plus supportable.
Jusqu’au 18ème, tout se passe comme prévu mais je trouve que je suis un peu fatigué… au 20ème, je comprends que tout ne va pas se passer sans encombre. Pour autant, je garde le rythme, juste un léger retard de quelques secondes sur mes prévisions. Je passe le semi plus fatigué qu’à Tinqueux alors que je mets 3’ de plus. Hélas ça se confirme au 24 ! Je ne suis plus dans le rythme. Le rêve de 2h50’ s’est envolé et je vise mon objectif de 2h53’. J’y crois …
Tiens, qui passe à côté de moi avec un mot d’encouragement un peu avant le km27 ? Fabrice ! Je m’accroche à lui. Un second souffle peut arriver… je tente !
Je perds un peu de temps au ravito du km30 et quand j’essaie de reprendre les quelques mètres de retard, les mollets se durcissent. Aïe, ça sent les crampes ! Je ralentis pour éviter de les déclencher. La fin va être dure. Et je ne m’imagine pas ce qui m’attend du 36 au 41 où le rythme deviendra catastrophique. Ce qui est moins traumatisant, c’est que je continue à doubler les coureurs de l’Ekiden et que je conserve ma place au marathon ! Tant mieux, ça évite le coup supplémentaire au moral.
Arrivé au km 41, je décide de remettre les gaz. Je veux absolument arriver avant 2h55’ et je suis perdu dans mes calculs !
Les mollets tiennent et j’arrive à retrouver une allure normale. La petite accélération à la fin pour gagner quelques nanosecondes et c’est fini. 2h54’26’’
Au moment de passer la ligne, j’hésite entre la déception de ne pas avoir atteint l’objectif et la joie d’améliorer mon record.
Je tombe dans les bras de Fabrice qui m’attend à l’arrivée. Comme deux stars, on répond aux questions du journaliste qui couvre l’épreuve. Nous voilà à la télé sur la chaîne Normande et sur l’écran géant.
Les couleurs du PNRT sont à l’honneur !

Une belle aventure … et surtout une complicité avec mon jumeau qui resteront gravés dans ma mémoire.

Normal qu’il aille vite ce Fabrice … il vole !
Plus que quelques mètres … quel bonheur de boucler la distance.

Bravo à nos 2 champions !