24h de Brives

Encore un défi fou ! 24h ! 24h de course à pied pour aller parcourir près de 153km, voilà une idée folle que Patrick Février du PNRT a relevée avec panache. Certes l’objectif souhaité n’est pas complètement atteint mais la performance n’en demeure pas moins exceptionnelle.

Au final, Patrick termine 24ème sur 93 participants et a parcouru 152,8km.

Ceci valait bien un compte-rendu :

« Une date cochée au calendrier depuis plusieurs mois, une préparation spécifique sur 10 semaines (une grande première pour moi), un objectif annoncé de 180 kilomètres (« marque » minimale pour être éligible au tirage au sort pour participer au Spartathlon), et au final, un peu moins de 153 kilomètres parcourus…
Et l’éternelle question du verre à moitié plein ou à moitié vide qui revient…

Ma préparation spécifique a vraiment porté ses fruits, dans le sens où les sensations ont vraiment été excellentes sur le 1er tiers de la course.
Ce qui m’a complètement mis dedans, et qui n’était pas prévu (les fameux aléas du Jour J), c’est cette violente douleur à la cuisse, pourtant apparue dès la… 5ème heure ! J’ai pensé à un souci de quadri, une première pour moi malgré les kilomètres et les kilomètres courus depuis quelques années…
Histoire de clarifier la chose, et étant donné que j’étais pile dans mes temps de passage pour arriver, tout en gestion et sans fatigue réelle, à mon premier objectif (100 bornes en 11 heures, avec passage au marathon en 4h03′), j’ai anticipé la pause que j’avais prévu de faire après justement ces 100 kms, pour aller me faire masser après 8 heures de course (et 76 kilomètres parcourus).
Ce fut je le pense la seule erreur que j’ai commise !

Parce qu’après une heure « perdue » (15′ d’attente au massage, puis 40′ de massage), je m’étais complètement refroidi, et surtout que les deux jeunes kinés qui étaient sur mes jambes n’avaient fait qu’empirer la douleur ! Aucun reproche à leur faire bien évidemment, mais alors que tout allait bien jusque-là (hormis la gêne plus que douloureuse à la cuisse), j’ai quand même pris un gros coup sur la tête !
Tout ça pour ça !!!

En même temps, personne ne sait ce qui se serait passé si j’avais continué… Peut-être aurai-je dû abandonner à cause de la blessure… Peut-être pas… 80 bornes à faire en 12 heures, si cette satanée douleur n’avait pas été là, ce serait normalement passé sans souci. Mais avec des si…

J’ai tenté de relancer, de recourir, mais bien qu’entièrement changé j’étais frigorifié (comme pas mal de coureurs d’ailleurs !). Bref, pas de dessin, j’ai tout de suite compris que mon objectif ne serait pas atteint. Je me suis par contre obligé à ne pas m’arrêter pour dormir, sans trop de souci, et à continuer jusque 150 bornes, en serrant les dents. Je sais que d’avoir tenu me servira lors de prochaines échéances, je saurai m’en souvenir.

Le petit truc en moins (respect du règlement) : pas de musique autorisée pendant la course ! Enfin si, parce que l’orga était sympa, mais avec… une oreillette !
Pas pratique lorsque l’on a qu’un casque

Avant ces 24 heures, j’ai souvent expliqué que sur ce type d’épreuve, c’est du 60% physique / 40% mental. Après être reparti, j’étais passé en 30/70, pour terminer tant bien que mal en 10/90 ! La tête a vraiment des ressources insoupçonnées !
Je suis retourné voir les kinés à l’issue de la course, et il semblerait qu’en fait, la douleur soit liée au TFL, une autre première pour moi. A suivre…

Au final, je garderais juste en tête que plus de 150 kms sur un 24 heures, ce n’est pas trop mal, et que même si ce n’est pas ce que j’étais venu chercher, je ne peux pas être déçu.
Parce qu’être malade, dans un jour sans, ou se blesser, ça fait partie du jeu, et que même en ayant suivi la meilleure des préparations, on ne peut rien y faire ! Réussir son objectif, c’est la conjonction de plusieurs paramètres, certains maîtrisables, d’autres pas.
Et si la magie du sport était là ?

A J+3, je sais « avoir » les 180 kms dans les jambes sur un 24 heures, mais il est fort probable qu’en réalité, je ne le sache… jamais ! Juste parce que tant qu’à courir longtemps, et à défaut d’aller vite, je préfère quand même le faire entouré de magnifiques paysages plutôt que sur un circuit, même accompagné de gens très sympas avec lesquels tu as beaucoup de temps pour discuter.
Mais il paraît qu’il ne faut jamais dire jamais ! »

Un énorme bravo pur cette performance hors norme !