Mon premier marathon (par Audrey)

Ça y est, on y est : dimanche 14 avril 2019, je pars rejoindre le groupe en trottinant à travers les quelques rues d’Annecy qui me séparent de la ligne de départ.

Dans mon grand sac poubelle (pour me protéger du froid), je ne réalise pas encore de ce qui m’attend mais finalement l’inquiétude n’est pas si importante car je sais que j’ai fait tout ce qui m’était possible pour la préparation de ce grand challenge décidé quelques mois plus tôt.

Je rejoins enfin les autres, tout le monde est là, l’ambiance est à la plaisanterie, on fait la photo puis on décide de s’échauffer un peu, le traditionnel arrêt pipi en groupe et déjà on rejoint nos sas. On laisse d’abord Angélique puis Anne Marie et Christelle qui se trouvent à des sas différents du notre.

Finalement très peu de temps à attendre dans le sas, cela avance déjà, Eric qui a pu nous rejoindre dans le sas pour des derniers encouragements et photos nous prends nos sacs poubelles (c’est dommage, nous étions tellement élégantes avec J), on se souhaite une dernière fois une bonne course et c’est parti on peut avancer jusqu’à l’arche du départ.

Et première inquiétude : trop de monde devant, on ne peut pas courir à l’allure prévue. Naturellement, je me retrouve avec Sophie comme à l’entrainement et nous courrons ensemble, du moins nous essayons pour atteindre cette fameuse vitesse et arriver à nous caler. Mais c’est très difficile, on monte sur les trottoirs, évitons les poteaux, jouons des coudes pour pouvoir arriver à notre vitesse prévue.

On fait la première boucle et repassons devant l’arche de départ et ne sommes toujours pas calées, cela nous inquiète pas mal mais pas le choix, il faut essayer de progresser, de doubler le maximum de coureurs pour y arriver. Véritablement nous y parviendrons au 5èmekm, c’est énorme nous avons l’impression d’avoir perdu du temps mais d’un autre côté après analyse cela nous aura permis de ne pas partir trop vite (pas le choix !) et de ne pas nous griller pour la suite.

Les km passent et franchement je me sens euphorique, je réalise la chance de me trouver dans ce lieu magnifique pour mon premier marathon, la montagne en fond, le lac avec le soleil qui se reflète dedans, tous ces gens autour de moi dans le même effort et le même but à atteindre, c’est un sentiment indescriptible !

Mais il ne faut pas que je m’emballe, il en reste des km à courir, et surtout j’ai en tête l’expérience de Stéphane la semaine dernière et vois bien qu’un marathon peut être très violent quand cela ne se passe comme on l’aurait souhaité. Toujours avec Sophie, nous buvons régulièrement, prenons nos gels et vérifions nos allures. Nous nous accordons même 2 pauses pipi avant le 17ekm. (Désolée Pascal, mais c’était nécessaire pour continuer à courir, l’eau des ravito était trop froide !).

Nous franchissons enfin l’arche du semi, toujours aussi bien. Certes mes pieds m’ont un peu rappelé à l’ordre mais les semelles jouent leur rôle et je fais la sourde oreille à l’échauffement qui commence.

Nous retrouvons Bruno et Isa un peu après, les doublons tout va bien, puis nous doublons Anne Marie qui nous dit que pour l’instant c’est aussi OK pour elle. Parfait, nous poursuivons.

C’est paradoxal car je sens mes cuisses qui commencent à me faire mal mais la vitesse est toujours là et même augmente. Nous progressons jusqu’au 30ekm, pas de mur ! Tant mieux, je commence quand même à chercher les panneaux kilométriques du regard. La vitesse faiblit un peu mais rien de catastrophique. 32 km je me retourne et vois Sophie assez loin, elle me dit de poursuivre, je l’écoute, ne réfléchie plus. Je ne peux plus m’arrêter, ne veux plus m’arrêter, il faut poursuivre. Au 34e, je vois Pascal qui fait signe aux autres accompagnateurs que j’arrive, il reste un peu à mes côtés, me demande comment je vais, je ne réponds pas, fait que bouger la tête pour dire que c’est OK. Je vois les autres ensuite mais c’est comme dans un rêve, je suis là physiquement mais plus de conscience de soi, je cours c’est tout.

Je vois les panneaux km les uns après les autres et calcule ce qui me reste : 7km c’est rien, continue, 5km ce n’est qu’un footing il faut poursuivre. Puis je sens une tape sur l’épaule et Isa qui me dit de la suivre mais non Isa je ne peux pas accélérer et te suivre mais bravo c’est super de te voir.

Enfin le 40ekm plus que 2, je veux apprécier ce moment mais c’est alors qu’une immense douleur au côté apparaît, je continue à courir cahin cahan (j’avais dit que je ne marcherais pas !) mais c’est horrible et je suis déçue de ne pas apprécier la fin comme je l’espérais.

Le bruit des spectateurs s’intensifie, de plus en plus de monde pour m’encourager, je vois l’arche mais il faut faire ce grand tour pour la rejoindre, passer le canal et ce petit pont, cela paraît interminable ! Puis je vois Eric et mon chéri dans la foule je reprends courage (et surtout un peu de fierté) je continue, je vois mes loulous et enfin souris car ça y est je suis sur ce fameux tapis rouge de fin et passe l’arche.

Je ne sais plus si je dois rire ou pleurer, tout se bouscule, après un rapide passage au ravito, je vois Christelle et tombe littéralement dans ses bras et craque.

Puis Sophie arrive, Merci encore Sophie ! Ce marathon n’aurait pas été pareil sans nos « bavardages ». Et enfin petit à petit tout le groupe se reforme, une immense joie nous réunie tous et quelques douleurs aussi.

 Au final je finis en 4h05et 21s et ne réalise toujours pas !

Audrey