Plusieurs courses dans la course, ce dimanche à l’Ekiden de Paris. Certains pensaient que le principal enjeu serait de faire tomber le record du monde, visé par une équipe kényane en préparation à Provins depuis trois semaines. D’autres guettaient le duel annoncé entre les deux équipes du Pays de Nemours Running Trail. Mais pour la plupart des participants, une seule question comptait vraiment : qui arriverait le premier à Paris – la team train ou la team voiture ? Faites vos jeux !
À l’aube, le Pays de Nemours a donc débarqué au pied de la Tour Eiffel. Les premières relayeuses, Angélique et Louna, ont commencé leur échauffement pendant que le village de course s’éveillait doucement. DJ et speaker ont ensuite fait monter la température lors de la présentation des équipes élites, avant qu’une véritable marée humaine ne s’élance sur les quais au coup de sifflet. Près de 10 000 participants et 1 439 équipes étaient au départ, dans une belle alchimie entre performance et convivialité.
Si le premier passage de témoin des relayeurs kényans a été quelque peu manqué, les équipes du PNRT ont, elles, réalisé un sans-faute : chacun a anticipé pour décrocher son dossard-ceinture avant la zone de transmission, et géré son échauffement avec précision — exercice toujours délicat pour éviter de se refroidir… ou de rater son relayeur.
À l’arrivée, une belle course pour l’équipe 2, sauvée in extremis par Louna qui a remplacé Myriam C., blessée (merci à elle !). Et une qualification aux Championnats de France pour l’équipe 1, classée 22e des équipes mixtes !
Briséis témoigne :
« Pour ma part, c’était ma toute première course à Paris intra-muros et j’y reviendrai sans hésiter. Je me méfiais un peu de ces grandes organisations où il faut s’échauffer très tôt et où la foule complique tout, mais ces désagréments sont vite oubliés au regard du plaisir qu’il y a à courir dans notre capitale magnifique, porté par des encouragements enthousiastes et ininterrompus. J’ai même pris une seconde sur un pont pour regarder la Seine et profiter du spectacle ! »






Et Brigitte de compléter :
« Troisième relayeuse, j’attendais mon tour au pied de la Tour Eiffel, les yeux fixés sur le flot de coureurs qui approchaient. L’air vibrait d’énergie, les encouragements fusaient, et derrière l’impatience, une petite boule de stress grandissait : bientôt, ce serait à moi.
Le passage de relais avec William fut un éclair — la ceinture dossard bouclée, un souffle profond, et je me suis lancée. Un faux-plat descendant m’a permis de prendre un bon rythme. Les pavés m’ont ensuite accueilli sans douceur : irréguliers, traîtres, comme s’ils voulaient tester chaque appui. Autour de moi, la densité de coureurs était impressionnante. Beaucoup plus lents, compactés par endroits, ils formaient un véritable mur humain. Pas question de perdre du temps : j’ai dû me faufiler, zigzaguer, inventer des trajectoires. Chaque dépassement demandait calme, précision… et un peu d’audace.
La crainte de faire sauter la ceinture ne me quittait pas — ma main vérifiait compulsivement qu’elle tenait bon. Et puis, les tunnels : un plongeon dans l’obscurité, un souffle coupé, ce moment où tout semble étouffer… avant la remontée vers la lumière, difficile de s’imposer un tempo régulier mais après quelques virages dont un en épingle, la Tour Eiffel était à nouveau dans la ligne de mire, majestueuse, rassurante.
Les derniers mètres furent intenses : les jambes lourdes, mais le cœur léger, porté par l’ambiance et par l’envie de bien faire pour l’équipe. Et puis, Robin m’attendait bras tendu pour prendre le relais, un soulagement.
Merci à Carlos, pour sa fidèle présence, regard complice dans la foule car ses encouragements ont compté, autant que chaque foulée.
Une course courte pour moi, mais dense, exigeante, vibrante. Au pied de la Tour Eiffel, j’ai donné tout ce que j’avais. Angélique, Briséis et David ont également joué un rôle essentiel et nous y avons laissé une qualification pour les championnats de France d’Ekiden. »





Bravo à tous !
Résultats (Ekiden) :
- PNRT1 22ème équipe mixte sur 1100 en 2:45:56 : Angélique Przybos (M3F) 5 km en 22:13, William Guillon (M0M) 10 km en 37:12, Brigitte Da Silva (M3F) 5 km en 21:08, Robin Fillastre (SEM) 10 km en 37:21, Briséis Dario (M1F) 5 km en 21:03 et David Cheron (M1M) 7,195 km en 27:00
- PNRT2 227ème équipe mixte sur 1100 en 3:19:20 : Luna Dupré (SEF) 5 km en 28:57, Jean-Luc Correggio (M5M) 10 km en 47:05, Myriam Vaz (M2F) 5 km en 26:06 , Thierry Ségerie (M4M) 10 km en 39:40, Marlène Mathieu (SEF) 5 km en 23:19 et Fabrice Giudicelli (M6M) 7,195 km en 34:16
A noter dans les photos : Angélique au départ, tout devant, à côté des élites !